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Maman, t'es dans quel pays ?

Maman, t'es dans quel pays ?
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11 décembre 2007

RETOUR A JAKARTA !

Après presque 24 heures de voyage (en comptant les six heures de décalage horaire) me voilà arrivée à Jakarta. Tours, buildings en construction, contrsuctions anarchiques, routes saturées mêlées en bordure aux champs de riz, le mélange, toujours, de l'Orient et de l'Occident, les pagodes côtoient les gratte-ciels... La ville n'a pas changé (je suis venue déjà il y a deux ans), elle a l'air plus riche mais aussi plus chaotique, plus dense, et la circulation est très difficile. De plus, c'est la saison des pluies paraît-il et cela déborde sur les routes, qui du coup deviennent impraticables. Le chaufffeur qui est venu me chercher à l'aéroport m'a expliqué que la semaine dernière, la route menant à l'aéroport était restée bloquée, l'eau l'ayant envahie de toutes parts ! Je me fais la réflexion que j'ai eu de la chance, et j'espère que cela ne m'arrivera pas car je tiens à rentrer ce vendredi, comme prévu !

Il est 22H00 ici et j'entends l'appel à la prière : il faut préciser que, comme la Malaisie, l'Indonésie est un pays très msulman, et cela se "voit" dans les rues, dans les constructions, et ... dans les voiles portés par les femmes, ce qui est assez surprenant dans un pays d'Asie.. Il semble même que cette religion gagne du terrain, ici car je vois de plus en plus de mosquées...

Comme la dernière fois, je suis à l'hôtel Sari Pan Pacific, un hotel en plein centre ville (en tous cas près de là où je travaille), moderne mais confortable, et avec un joli patio et une belle piscine entourée de palmiers. Il fait chaud, malgré la saison des pluies, et ça me fait du bien (en plein hiver) de renouer un peu avec la chaleur...

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26 août 2007

soirée au restaurant Suanthip, sur Chao Praya River

Ce soir j’ai été invitée dans un sublime restaurant, au bord de la rivière Chap Phraya (celle dont j’aperçois toujors les ridules de ma fenêtres), et où l’on peut prendre d’ailleurs ce que l’on appele un « Klong », autrement dit une embarcation improbable, bricolée avec des bouts de ficelle et des moteurs de … vélosolex, qui cependant tiennent bien et que les thai savent manier avec une dextérité qui me laisse perplexe ! Donc, le directeur du centre de formation où je travaille actuellement a voulu marquer la fin des cours, ou plutôt de ma mission (eh oui, je rentre dans deux jours, j’avoue que je ne suis pas fâché de retrouver ma famille). Voici donc ce qui est raconté sur ce merveilleux endroit, sur leur site internet (eh oui, les thai savent allier modernité et traditions !). La maison de la culture Suan Thip Thai située à Pak Kret, Nonthaburi, « est l’un des meilleurs restaurants de Thailande, et a reçu des louanges et l’admiration pour ses recettes uniques de cuisine maison et pour son ambiance pittoresque de ses maisons traditionelles Thai au milieu d’un jardin paysager enchanteur au bord de la rivière »… http://www.suanthip.com/restaurant/index.asp Je crois que cela ne reflète pas le millième de la réalité de l’atmosphère qui règne dans ce restaurant, que je vais tenter de vous retracer, et qui n’est pas sans rappeler celle de l’Hôtel Royal (mais moins hanté par les touristes, même si le restaurant en question est paraît-il pas mal fréquenté par les étrangers. Or, ce soir je n’en ai vu aucun, et au contraire uniquement des thai. D’abord, on passe sur un charmant pont qui menace de s’écrouler tant il a l’ait vieilli mais en réalité, on ne craint rien car il a été fabriqué il y a une trentaine d'années seulement, là où s'élèvent les tours d'une résidence privée, habitée, paraît-il, uniquement par des étrangers, et qui appartiennent à une seule et même personne (qui doit donc être immensément riche). Ensuite, on emprunte un chemin sous les plantations tropicales, agrémentées de fleurs dont de très jolies orchidées, que l'on trouve aussi dans l'emblème de Thaï Airways, mais qui ici ressemblent à un oiseau de feu. De charmants pavillons ouverts montés sur pilotis, avec des colonnes de bambou, sont plantés ça et là, afin de faire dîner les gens en toute intimité. Les serveurs se frayent un chemin permanent entre le restaurant et les habitations, surélevées, où trônent des tables dressées au milieu desquelles on peut trouver des fleurs de lys, des orchidées, des palmiers aux feuilles rouges, des fontaines avec des néuphars, et des ruisseaux un peu partout. Le tout dominant sur la rivière, qui sous le soleil couchant prend des teintes ocres et rouges, et où tournoient des rideaux de feu. Une soirée enchanteresse (un repas hors de prix, paraît-il), avec des mets succulents, et très romantique. Dommage que mon mari ne soit pas là, c'est avec son amoureux qu'il faut venir ici !

21 août 2007

plus que trois jours ici !

Cela fait plusieurs jours que je n'ai rien écrit ici, parce que j'ai eu beaucoup de travail ces deux derniers soirs, et pas de connexion internet. Finalement, cette semaine est plus chargée que la précédente, probablement parce que les élections qui ont eu lieu ce dimanche (pour un Référendum "pour ou contre la Constitution" proposée par le Gouvernement?) ont ramené les gens dans la capitale et je me trouve avec un emploi du temps plus chargé. Ce qui est bizarre, c'est que plus de 57 % des thailandais ont voté "oui", alors que l'actuel gouvernement (faut-il le rappeler?) est issu du coup d'état perpétré l'année dernière qui a conduit à la fuite de l'ancien président, et la montée au pouvoir d'un général de l'Armée, renforçant ainsi la dictature qui régnait déjà quelque peu, à mon avis. En tous cas ce pays est certes plus démocratique que certains de ses voisins, notamment la Birmanie (Myanmar) mais enfin il n'est pas non plus certain que le régime militaire qui a pris le pouvoir soit plus démocratique qu'avant. AU contraire. Si j'en crois les journaux (enfin, ici je ne lis que le "Banglok Times"), le gouvernement est omniprésent et manipule quelque peu les thailandais, qui d'ailleurs ne réagissent pas. Le parti d'opposition (PPP comme on l'appelle ici) a salué la victoire de son adversaire. Mais qui nous dit que les urnes n'ont pas été trafiquées, dans ce pays où aucun contrôle n'existe, et où les prébendes sont érigées en système ? Cela dit, a-t-on vraiment des leçons à donner, nous les Français avec le président omnipotent et omniprésent que l'on vient d'élire  ?

Ce soir, quand j'ai téléphoné aux enfants, l'une d'entre elles a pleuré et m'a demandé quand est-ce qu'elle pouvait revenir à la maison. Evidemment cela m'a soulevé le coeur, et j'ai eu du mal à lui expliquer qu'elle devrait rester encore un peu plus d'une semaine chez sa grand-mère car, même si je rentre ce week-end, je reprends le travail lundi et je ne pourrais pas la garder à la maison. Mais il est vrai que mes filles me manquent de plus en plus, et que j'ai la nostalgie de la maison. Maintenant que j'ai réussi à modifier mon billet de retour (je pars vendredi au lieu de samedi), je sais qu'il ne me reste plus que trois nuits à passer ici, et cela me réjouit. Je sais que demain j'aurai une journée de travail chargée mais ensuite je serai plus libre et je pense que je profiterai du break jeudi pour me rendre (enfin) au marché afin de ramener quelques souvenirs.

19 août 2007

soirée chez des amis au centre ville de Bangkok

Samedi 18 aôut

Je continue un peu mon "journal" de bord. Aujourd'hui étant le week-end, je me détends mais surtout, depuis que j'ai enfin réussi à me connecter à Internet dans ma chambre, je visite tous les sites auxquels je suis habituée, notamment celui des 3Socs, et je m'aperçois évidemment que de nombreux messages ont été envoyés auxquels je n'avais pas pu répondre... Je passe donc une bonne partie de la journée à mettre à jour tous mes blogs, y compris celui-ci, et finalement je me rends compte qu'il est près de 16H00 quand je décide enfin de me déconnecter (il faut dire que la journée de connexion coûtant 15 dollars, j'en profite au maxi!). Je descends à la piscine faire mon kilomètre habituel (ça me prend moins d'une heure) et puis je remonte vite fait pour me préparer car je dois aller chez mes amis qui ont dû rentrer de France...

Je prends un taxi, comme d'habitude, et j'arrive près d'une heure après (c'est loin et les embouteillages sont innombrables) du côté de Sukkumvit, en plein coeur de la ville, où il habite. Mais il pleut maintenant à verses (il faut rappeler que c'est la saison des pluies, même si dans la journée on n'a pas à déplorer de pluie car il fait très chaud), et évidemment je n'ai pas apporté mon parapluie. De plus, le chauffeur de taxi, malgré le fait que ce soit le chasseur de l'hôtel qui lui ait expliqué l'adresse, ne me laisse pas au bon endroit et je dois me rendre à l'évidence : il s'est même trompé de côté de rue (voire de "SOI" (prononcez "SOY"), comme on appelle ici les "blocs"?). Je me fais la réflexion que décidément les taxis ne savent pas lire une adresse, ce n'est pas la première fois que ceux-ci me déposent loin de mon lieu de destination.

Je dois aller à l'aventure (il fait déjà nuit, à 19H00) sur les trottoirs humides et glissants (je porte uniquement des tongs!), et surtout très irréguliers. J'ai intérêt à bien regarder où je mets les pieds car je risque de tomber à tout instant, et comme je porte la bouteille de champagne achetée à l'aéroport pour mon ami André, il vaut mieux ne pas la casser (quoique je me suis rendue compte qu'elle était très bien emballée, avec son espèce de sac isotherme).

Donc, je fais quelques mètres pour me rendre compte que je dois retourner en arrière. La pluie fait un bruit assourdissant, qui n'a pas arrêté l'activité frénétique de la rue. Il y a toujours une activité irréelle dans les rues de Banglok, il semble que cela ne s'arrête jamais, telle une ruche, et que tout le monde a une occupation bruyante. Il n'y a pas de répit non plus dans les travaux de bâtiments (pas de 35 heures hebdomadaires, évidemment !) et il y a toujours un marteau-piqueur quelque part, surtout dans ce lieu très prisé de la capitale, où les immeubles poussent et montent comme des champignons.

Les rues sont assez étroites, et les immeubles se touchent presque, à leur sommet, c'est du moins l'impression que donne la perspective, on se sent engoncé dans ces ruelles, et dominé par des tours sans fin. Il est certain qu'en Europe la législation empêcherait ce genre d'urbanisation sans limites, mais ici on est en Thaïlande, et seule la loi de l'argent compte. D'ailleurs le "pays du sourire" secrète de nombreux côtés obscurs pas très beaux à voir, et la culture thaï n'est pas aussi belle que dans les cartes postales.

Je le vois, moi qui travaille ici, à la façon dont les thaï n'ont de cesse de gimper dans la hiérarchie que pour faire trimer les autres à leur place. Il semble même que ce soit l'ambition de chacun, à quelque niveau que ce soit, de trouver plus petit que soi pour l'exploiter. Car ici le terme "management" n'a certainement pas de signification. Le chef peut tout se permettre, y compris d'exploiter son personnel qui s'il n'est pas satisfait, n'a quà aller voir ailleurs. Combien de cadres ai-je vu, gagnant à peine 5000 Baths par mois (soit un peu plus d'une centaine d'euros) et travaillant sans compter leurs heures et leurs efforts alors qu'ils ont fait de brillantes études ?

Finalement, au bout de quelques tentatives sans succès pour trouver mon chemin, je rentre dans un café italien ("buono gelato italiano", ça s'appelle, ça ne s'invente pas !) afin de me sécher un peu, de boire un cappuccino, et demander quelques renseignements pour aller chez mon ami. Mais évidemment aucun des serveurs ne parle anglais, et je dois me résoudre à téléphoner à André pour lui demander mon chemin. Je passe au téléphone la serveuse thaï, qui explique à Payom (la femme d'André) où l'on se trouve. Il s'avère qu'en fait je ne suis plus qu'à 50 mètres de chez eux, et donc André me propose de l'attendre et de venir me chercher. De toutes façons, nous allons dîner au restaurant, non loin de là...

Je termine donc tranquillement mon cappuccino (pas mauvais) et André arrive, avec Payom et Marc, leur fils, avec un paapluie pour moi! Nous dînons donc dans un restaurant pas loin, de succulents plats thaïlandais dont le riz aux ananas et du poulet croustillant, ainsi que des crevettes à la noix-de-coco, le tout arrosé d'une bière locale (une fois n'est pas coutume). ENsuite nous nous rendons chez lui, dans l'immeuble très classe où ils habitent, au 19ème étage de leur tour, où la vue est hallucinante surtout la nuit ! Nous finissons agréablement la soirée, André me montre une vidéo qu'il a montée lui même, afin de m'enseigner les rudiments du montage vidéo. Mais le logiciel s'avère de piètre qualité, et je promets de m'entraîner avec mes propres vidéos. Vers 23H00, je reprends un taxi (cette fois devant sa porte), le challenge étant d'expliquer au chauffeur où se trouve l'hôtel, peu connu. Je me couche un peu avant minuit, épuisée comme tous les autres soirs depuis que je suis ici, par la chaleur.......

17 août 2007

Retour au Centre de Formation

17 août 2007

Nous approchons du week-end et donc de la date de mon départ (dans huit jours exactement) et je ne sais pas pourquoi mais le temps semble passer si lentement ici. Aujourd’hui j’ai repris les cours et cela me donne du courage car c’est plus facile, le temps est rythmé par les heures de leçons que je donne aux dix pays asiatiques qui se trouvent dans ma classe et par la diversité des situations. J’ai eu aussi la joie de pouvoir enfin me connecter à Internet avec mon ordinateur et cela est incomparable car je peux taper sur mon clavier dix fois plus vite, même si la notion ici d’ADSL est toute relative, le téléchargement prenant environ 5 à 6 fois plus de temps que chez nous.

Mais j’ai l’impression d’avoir re-ouvert une fenêtre sur le monde, et mon sens de la sociabilité également, et surtout je vais enfin pouvoir répondre aux très nombreux messages en attente et notamment sur le site des "3Socs" (site politique de mes amis de la Social démocratie) où décidément il s’en passe toujours de nouvelles, même en plein été : cette fois-ci c’est un jeune homme qui sème la zizanie en se répandant partout de plaintes imaginaires ou pas sur le site, et qui envoie des messages personnels à tous les membres sans y répondre d’ailleurs. Bref, le genre d’individu mal dans sa peau dont les sites et blogs regorgent malheureusement sur la toile, qui semble réveiller les pulsions les plus négatives chez certains, profitant du fait d’être anonymes…

Aujourd'hui je suis donc retournée au centre de formation où je donne les cours et où il est assez sympa de retrouver la quinzaine d'élèves de tous pays à qui je donne des cours, essentiellement de finances mais aussi de "poste", de régulation et de stratégie. Certains me semblent un peu dépassés et surtout ne parlent pas assee bien l'anglais pour pouvoir suivre un cours (on se demande comment ils ont été sélectionnés) mais enfin les autres essaient de les aider pour les faire participer et en tous cas il y a une très bonne ambiance. Chandra, le responsable des cours indien qui vit à Bangkok depuis trois ans, me laisse maintenant toute latitude et ne vient même plus aux cours pour surveiller ce qui s'y passe mais profite de ce que je suis là pour vaquer à d'autres occupations... De toutes façons maintenant il me connaît suffisamment pour savoir ce que je vaux et donc il me laisse tranquille, ce qui a pour conséquence de me laisser l'entière responsabilité de ce que je présente.

Ce soir, pour changer un peu, j'ai dîné dans le restaurant "Français" quoique cette fois-ci la viande (une épaule d'agneau) était excellente, oui je sais pour mon régime ce n'est pas bon mais j'en ai juste pris une ou deux petites tranches, ce que m'a conseillé un diététicien rencontré au ski en Italie : si je ne peux pas m'empêcher de manger des choses "interdites", il faut que ce soit en toutes petites quantités !

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Les élèves de la classe .....

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Dans la salle de réunion ....

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16 août 2007

une journée particulière

16 Août 2007

Aujourd’hui je n’avais pas de cours alors j’ai passé une bonne partie de la journée à la piscine, après m’être levée assez tard (10H00) et après un petit déjeuner copieux qui ici sert de repas. Je repense à tout, à ma vie, à mes enfants qui me manquent tellement ! Je les appelle le soir avant de me coucher, avec le décalage horaire il n’est que 17 heures en France, et invariablement ma belle-mère me dit que « tout va bien », ce que me confirment les filles qui, en plein milieu d’un jeu quand je les appelle, se montrent peu loquaces, de moins en moins au fil des jours… En fait, ici j’ai l’impression de m’endormir (et d’ailleurs je dors beaucoup) de me laisser dans une torpeur douce mais inquiétante parfois, et qui surtout contraste avec la frénésie habituelle de ma vie et mon image de femme pressée.

Je mets ma vie entre parenthèses. Mais parfois cela s’avère difficile et hier soir j’avais le blues après avoir fermé mon ordinateur, face à moi-même, à mes ombres, mes démons. Tant que ma santé est bonne, tout va bien mais il suffit que je me sente un peu malade (mal au cœur, envie de vomir, mal de tête..) pour que tout à coup tout prenne une tournure tragique et que je me sente déprimée, loin de tout, abandonnée des miens, dans ma solitude. Ainsi aujourd’hui, à part au téléphone, je n’ai parlé à personne, je m’enferme dans ma chambre et j’attends que le temps passe…

Je n’ai toujours aucune envie de sortir ni même de voir du monde. Je ne reste au restaurant que le temps minimum pour déguster les plats qui me plaisent, avec tout de même un excellent appétit, et je repars aussitôt que j’ai terminé, n’ayant aucune envie de me lier à qui que ce soit et ce malgré les efforts désespérés des serveurs et serveuses qui se suivent à ma table et qui aimeraient probablement me voir sourire ou tout simplement leur dire quelques mots convenus. Mais même la politesse ne me font pas décocher plus de trois mots, et je me renferme dans mes pensées, agréables souvent, moroses quelquefois.

J’égrène le nombre de nuits à passer ici, les « bons » du petit-déjeuner que je dois présenter le matin, comme un sésame, me servent de repère. Chaque matin, j’en sors donc un (celui marqué de la date du jour, sinon les thaï seraient déboussolés, j’ai essayé une fois, ça a fait toute une histoire !) et je me dis : « encore une nuit de passée, il ne m’en reste plus que…. En l’occurrence ce matin il n’en restait plus que huit !).

Je ne suis pas totalement restée oisive ; j’ai aussi un peu travaillé, mais comparé à mon rythme habituel j’ai eu l’impression de ne rien faire ; et surtout j’ai écrit la note demandée par Nolwenn pour la députée Sandrine M, dont elle est maintenant la collaboratrice, au sujet de notre situation et de nos enfants. Je l’ai écrite d’un seul jet, en une heure, tant je connais le sujet bien sûr mais aussi ce qu’une députée femme, s’intéressant aux questions de société et notamment la famille veut entendre et selon les conseils donnés par Nolwenn avant mon départ.

15 août 2007

Banglok, hôtel "Miracle" !

Bangkok, 16 Août 2007

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Me voilà de nouveau à Bangkok, dans cet hôtel où je suis venue de si nombreuses fois (c’est la 4ème fois que je viens en trois ans ici), appelé « Miracle Grand » (et non pas « Grand Miracle ») ce qui vous en conviendrez, est un présage étonnant pour moi et le contexte dans lequel je me trouve. C’est bien d’un grand miracle dont nous avons besoin, Dominique et moi, pour faire aboutir tous nos projets et surtout celui d’agrandir notre famille !

Je commence à le connaître par cœur, cet hôtel, ainsi que tous ses coins et recoins. Il n’a pas changé depuis la dernière fois, en décembre dernier. Aussi kitch : le goût des Thaï pour tout ce qui est représentation du Bouddhisme, avec les inévitables votos dédiés à Bouddha, les décorations de carton-pâte, les innombrables aquariums et les fontaines, dans l’immense hall. Ce qui change, c’est que d’habitude je viens en période de fin d’année (Noël) et d’immenses sapins illuminés décorent le grand hall d’entrée. Je suis toujours accueillie par une nuée de chasseurs en tenue à l’entrée, et ils semblent me reconnaître à chaque fois. En tous cas ils me sourient, d’un sourire certes commercial (dans « le pays du sourire » on peut penser qu’il est naturel) mais qui fait plaisir quand on arrive ; on a un peu l’impression d’arriver chez soi. Et j’en ai bien besoin, de cette sensation de familiarité, car je me sens si loin, précisément, de chez moi et si seule, alors qu’il y a à peine huit jours (une éternité) nous revenions tous les quatre de San Diego…

Donc, cet hôtel n’a pas changé, et les lieux non plus. Je retrouve très rapidement toujours le même rituel : lever très tôt le matin, (je suis l’une des premières à prendre le petit-déjeunerà un déjeuner assez original car je commence par des sushis, de la soupe miso et du raifort (il faut avoir très faim, ce qui est mon cas étant donné que la veille on mange très tôt mais j’adore tant la cuisine japonaise) ! Puis je me gave de fruits exotiques, autorisés par mon régime perpétuel (j’essaie tout de même de profiter du fait que je n’ai pas à faire la cuisine pour me mettre à un régime spécial et j’ai constaté que ça marche car chaque fois que je suis venue ici (généralement pour deux semaines) j’ai perdu deux ou trois kilos, comme quoi les sushi ça ne doit pas peser bien lourd et le riz vaut mieux que le pain et les pâtes ! Quant à l’alcool, comme je n’en bois pas du tout quand je suis ici, je ne risque pas Le café étant infâme, je me mets aussi au thé, bref, je change toutes mes habitudes alimentaires et apparemment cela me réussit..

Rajoutons à cela que je mange à des heures plus orthodoxes (jamais avant de me coucher en tous cas) et je fais de la natation presque tous les jours, une heure de détente que je m’accorde en rentrant du travail l’après-midi. En ce moment c’est très agréable car il fait très chaud, beaucoup plus chaud qu’en décembre évidemment et il est fort agréable d’aller à la piscine par cette chaleur. D’ailleurs il y a pas mal de monde, et je passe mon temps à nager, cela me permet de me concentrer : c’est peut-être même le moment où mon cerveau carbure à plein régime (l’effet de l’effort sportif, sans doute, ou les endorphines qui se déclenchent) enfin bref cela me donne un bien-être fou et me console d’être ici, à des milliers de kilomètres de ma famille.

Enfin, j’exagèrerais si je disais que je suis à plaindre, ce sont aussi des moments où je peux méditer à loisir, où je n’ai aucune autre contrainte que celle du travail (plutôt cool, depuis le temps je finis par le connaître très bien !) et de la préparation des cours ; qui doivent varier à chaque fois et que je dois adapter aux élèves à leur niveau de langue (peu parlent parfaitement l’anglais) et à leur pays. Cette fois, le niveau n’est pas homogène et il y a des gens qui viennent du Vietnam, de Thaïlande évidemment, mais aussi du Laos, du Bouthan, d’Afghanistan, du Japon, du Myanmar et du. La dernière fois, j’avais des élèves qui venaient de Vanuatu et des îles.

Je trouve donc quelques avantages à être ici, avec seulement moi à m’occuper, et cette fois-ci je n’ai même pas de mal à trouver le sommeil (peut-être un effet du décalage horaire de San Diego, dont je n’ai pas eu le temps de me remettre) car je tombe d’inanition dès 20 heures et je ne me réveille pas dix fois la nuit comme les autres fois. Peut-être est-ce parce que je rentre tout juste d’un mois de vacances, et donc que je suis plutôt détendue ? Et puis après les pérégrinations et le stress qui ont accompagné notre projet à San Diego, je trouve qu’ici est un havre de paix.

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Je n’ai nulle envie de me rendre dans le tumulte de la ville, cet isolement et éloignement du centre ville, des trépidations du centre me vont très bien ; serais-je devenue philosophe avec le temps ? En tous cas je ne ressens nul besoin de sortir, au contraire, je me terre dans ma chambre (qui est tout de même assez grande, avec de grandes baies vitrées donnant sur le nœud autoroutier et l’enchevêtrement des échangeurs qui donnent une impression de ballet incessant des véhicules multicolores, qui grouillent et me rassurent, du haut de mon neuvième étage. De plus, cette fois ma chambre est une chambre d’angle et les baies vitrées donnent sur trois côtés, ce qui me donne l’impression étrange d’être dans la rue, n’étaient les doubles vitrages qui atténuent le bruit incessant des voitures. J’ai de la chance car cet  hôtel est situé près de l’ancien aéroport (qui est maintenant uniquement dédié au trafic domestique) et dans un quartier où se côtoient l’ancien et le modernisme effréné avec des tours et des bâtiments de béton et de verre d’un côté, et des rivières avec des cabanes en bois de l’autre.

La civilisation et l’urbanisme effréné n’ont pas réussi à prendre le pas sur ce coin de Bangkok, où les maisons, agglutinées les unes contre les autres et où l’on se demande comment elles ne sont pas déclarées insalubres et comment les gens font pour y vivre, tant elles paraissent démunies de tout. Du haut de mon étage, je peux observer à loisir les gens aller et venir comme dans une fourmilière. Savent-ils qu’ils sont épiés, et que chacun de leurs faits et gestes doivent être disséqués par les nombreux touristes qui doivent se livrer au même passe temps que le mien ? Je ne puis m’empêcher de penser au film de la fille de F.Coppola, intitulé « Lost in translation » où l’ennui dans lequel sont plongés deux hôtes de l’hôtel les rapprochent.

Mais ici je n’ai personne avec qui partager mon ennui, et Dominique au dernier moment a choisi de ne pas venir me rejoindre, alors que je pense qu’il aurait adoré venir ici et que cela lui aurait fait beaucoup de bien, mais la raison a pris le dessus (hélas) et il préfère garder ses jours de congés pour notre hypothétique voyage à San Diego. En cela il est beaucoup plus raisonnable que moi : pour ce qui me concerne, à sa place j’aurais privilégié le court terme et le plaisir plus que le plus long terme, en me disant que ce serait toujours cela de pris..

Mais lui est terriblement planificateur et pense que cela aurait été perdre son temps, son argent et ses jours de congés pour quelques jours de repos et d’éloignement. Et pourtant, je pense qu’il faut recharger chacun nos batteries de notre côté et faire le plein, car ce qui nous attend à la rentrée n’est pas de tout repos (bien que lui les recharge à la maison où il est tout seul) !

Comme l’année dernière, nous avons des tas de challenges à relever, dont sa candidature aux Municipales n’est pas des moindres, mais aussi et surtout le Jugement qui devrait intervenir fin septembre, et auquel je préfère ne pas penser pour le moment, tant j’essaie de ne pas me faire parasiter par mes problèmes habituels.


Mais ici je me sens si loin de tout, et même de moi-même. Si j’ai de la peine de ne pas voir mes filles, je ne parviens pas à être déprimée et au contraire je trouve dans cette parenthèse du réconfort, l’impression de me retrouver un peu moi-même. En dehors des cours, je peux faire ce que je veux et même rien, ce que je m’applique d’ailleurs à faire avec soin  moi qui pourtant suis hyperactive et qui ne supporte pas de rester sans rien faire : ici, comme tous les asiatiques, j’attends que le temps passe, et même si rien ne se passe.

Le seul repère dans mon emploi du temps est que samedi je sais que mes amis André et Payom vont rentrer, et je suis invitée chez eux.
Mais il est doux de se faire prendre en charge : ici, je n’ai à penser à rien, sauf deux fois par jour à téléphoner à Dominique, et puis aux enfants, afin d’avoir de leurs nouvelles respectives…

J’ai l’impression agréable de m’enfoncer dans une sorte de torpeur, accentuée par le fait qu’il faut très chaud. J’éteins toujours la climatisation quand je rentre dans ma chambre, non pas par souci pour la planète mais parce que je déteste l’air conditionné et le contraste avec la chaleur extérieure, et que j’adore cette chaleur qui me pénètre par tous les pores de la peau : d’ailleurs, cela contribue certainement à me faire maigrir cet « effet sauna » car la nuit je transpire énormément, et je dors sous la couette (eh oui). Rien ne m’y ferait renoncer, et je me plonge avec délices dans cette chaleur moite, qui n’est pas sans rappeler celle du que le bébé doit ressentir avant la naissance.

Donc, les journées sont ponctuées par le petit-déjeuner, ensuite le chauffeur vient me chercher à 8heures car les cours commencent à 8H30 et se terminent à midi. Durant la coupure du repas, je reste dans la salle de cours, et j’en profite pour surfer sur Internet tandis que les élèves se rendent à la cantine : personnellement, je préfère ne pas déjeuner et je reste là, en attendant leur retour. Généralement la moiteur des lieux fait que je somnole un peu et m’installe sur le canapé du couloir, puis je me ressaisis et je prends un café, un nescafé plutôt, le seul breuvage buvable en ces lieux….

Après la fin des cours, généralement à 16H00, le chauffeur me ramène à l’hôtel et ainsi commence ma seconde journée ; si je n’ai pas de cours ou de présentation à préparer, je me rends à la piscine, où je nage une heure environ, avec mon masque, sous les yeux intrigués des Thaïlandais mais surtout des autres touristes, qui restent allongés sur les transats. Puis je me sèche et je me rends au Business Centre (car je n’ai pas pu me connecter à la WiFi), si besoin ou alors je vais directement dîner, oui à 18H00 car ici les gens commencent très tôt à dîner.

Il y a trois restaurants dans cet hôtel, et j’alterne selon mon humeur : un buffet local, un japonais et un chinois. Ce soir ce sera le restaurant Buffet, avec « cuisine française » comme l’annonce la pancarte, et la décoration du buffet, assez impressionnante ! Mais en fait la plupart des aliments sont thaï, et seul un coin du buffet offre quelques plats français : ce soir, magret de canard, mais qui a un étrange goût de carton quand on le mâche, avec des pommes de terre au four (délicieuses) et des légumes grillés (pas assez cuits à mon goût). Des crèpes au dessert, mais je me garde bien d’en prendre, leur préférant les innombrables fruits exotiques dont je me repais matin et soir, mangues, ananas, bananes, litchis, et autres fruits locaux dont je ne me souviens pas le nom mais qui sont doux au palais et âpres sous la main.

Ainsi, à 19H00 je peux remonter dans ma chambre et appeler mon époux, ou mettre de la musique, ou bien allumer la télé sans la regarder (surtout depuis que l’on ne capte plus aucune chaîne française, pas même TV5 Monde, quelle déception !). Le fait d’être autant coupée du monde ne me dérange pas plus que cela, surtout en plein été : je me dis qu’il ne doit pas se passer grand-chose, la plupart des gens étant encore en vacances… Je n’ai aucune connexion avec le monde extérieur, à part mon téléphone portable, mais personne ne m’appelle en cette période de vacances, pas même mon mari, qui attend que je le fasse moi-même. Je n’ai pas d’accès à Internet dans ma chambre, et de toutes façons cela coûte trop cher (15 dollars par jour) aussi cher qu’aux USA alors que l’on sait que cela ne coûte rien (mais que fait donc le régulateur ?)!

Puis je m’installe à mon bureau et j’écris, enfin … je tape, et finalement je mets un film (j’ai apporté heureusement pas mal de DVD français) et quand le sommeil me prend, quelques heures plus tard, je me force alors à faire un peu de gymnastique pour digérer mon repas, je bois un thé, une eau minérale ou un coca light et hop, je me remets au lit, comme si j’avais fait des efforts surhumains ! Oui, d’aucuns appelleront probablement cela de la fainéantise, mais pour moi c’est l’occasion de me repaître (certains diraient « cocooner ») de cette paix intérieure qui m’habite (non, je ne deviens pas bouddhiste ni contemplative, loin s’en faut) mais je tente de profiter de ces heures qui me sont offertes pour penser à moi, à ma famille, ou à rien tout simplement car je n’en ai pas l’occasion le reste de l’année !

Et dans ces occasions, je bénis la chance que j’ai de faire ce travail, qui me permet de m’éloigner un peu, de prendre de la distance avec le quotidien trépidant, stressant, angoissant, de Paris… et avec les soucis petits et gros de la vie quotidienne, et sa routine lancinante. Et je me dis qu’il faut en profiter, et que je n’ai pas le droit de me plaindre de ma solitude forcée mais n’y voir que les côtés positifs.

IMGP6792

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